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Etudiant à Sciences Po Rennes, passionné de musique, je publie ici mes textes, reports de concert, découvertes. Ancien membre du Cercle Des Elèves de Sciences Po Rennes (2009/2010). Membre des rédacteurs du programme et des quotidiens du festival des Bars en Trans (2008/2009/2010).

mardi 5 mars 2013

Thou shalt always kill


Avant tout, il est juste de reconnaître que les blogs, quoi qu'on en dise, sont devenus des espaces de communication qui se font relais d'un certain journalisme (je pense aux magazines mode et féminins). C'est un effort régulier et quotidien qui vient souvent de personnes passionnées qui souhaitent partager leur expérience avec le plus grand nombre, et la démarche est parfaitement louable.

Depuis quelques mois, je les ai observées, les blogueuses et blogueurs, en tant que stagiaire dans la presse spécialisée mode.

Et j'ai été hautement gêné pour nombre d'entre eux.

La première chose qui est frappante pour bon nombre de blogueurs c'est le manque de vocabulaire et de style. Le blog est un sous-genre de l'éditorial, qui permet une certaine liberté. Pour autant la qualité de l'écriture est souvent très basse. On est loin d'une démarche journalistique impliquant une utilisation riche de la langue.
J'ai eu le problème avec un blogueur français qui en accord par le magazine pour lequel je bossais, m'a renvoyé un article de cinq pages (au lieu de deux feuillets), écrit en texto, pour une traduction. J'ai gentiment rigolé, et j'ai fait mon boulot, dépité, du mieux que j'ai pu, sans une once d'excitation ou de motivation. Je ne l'ai plus jamais recontacté, naturellement.

Par rapport aux clichés publié, les photos prises sur Instagram permettent de créer un aspect authentique et rigolo, faute d'être capable de prendre une photo correctement.

Les blogueurs se prennent souvent pour des professionnels. Ce qu'ils ne sont pas, auquel cas ils seraient embauchés en tant que journalistes-reporters.

Au-delà, la question du bon goût et du mauvais goût se pose pour nombre de présentations sur les blogs.
N'est pas bon styliste qui veut.
Il y a de bons travaux et d'autres moins bons. De façon disjointe, il y a des réalisations qui ont coûté un bras et d'autres une misère.
Autre exemple que j'ai connu, celui d'une célèbre blogueuse polonaise, personnage le plus suivi de Lookbook. En bref, la demoiselle prétend réussir à travers un blog très populaire mais qui a du lui coûter énormément d'argent, et qui doit donc reposer avant tout sur l'épaisseur du portefeuille de Papa. Les vêtements présentés ont beau être chers, le style reste d'une vulgarité rare - la seule qualité que j'ai pu lui trouver c'est le fait de savoir choisir un photographe qui sache l'arranger. Qu'elle soit très forte pour gérer son image, je ne le nie pas, mais qu'on ne me dise pas que cette fille a du talent ... Quand bien même elle en aurait, elle l'aurait d'ailleurs sûrement acheté.

Beaucoup de blogueurs confondent largement mode et excentricité. Celaa justifie le fait qu'ils soient sujets de moqueries.

Autre reproche à adresser aux blogueurs, leur attitude : un semblant de célébrité dans un univers restreint ne fait pas d'eux des gens importants. Alors non, griller la queue à l'entrée d'un défilé sous prétexte que quelques personnes (des blogueurs eux-mêmes en général) suivent leur 'travail' n'est ni une excuse, ni une raison. Celle à qui ils viennent de marcher sur les pieds, c'est la rédac chef de Nylon, et de fait, on lui doit un peu de respect. Tu connais peut-être vachement de monde à l'Esmod, mais une carrière, ça se bâtit sur des années. Le reconnaissance des pairs, comme pour les journalistes, ok, la reconnaissance de la médiocrité sous couvert d'exubérance et d'impolitesse, non.

Le tableau n'est pas aussi noir que je veux bien le montrer. Il existe bien sur des gens talentueux, ingénieux, et qui se donnent les moyens de faire vivre leur passion, voire parfois d'en vivre. C'est tout à leur honneur.

Dernier point à aborder, celui de ma propre personne : je déteste les blogueurs tout en ayant un blog. La vérité, c'est que j'en ai horreur. Se forcer à écrire à un rythme soutenu ne me plait pas. Je n'ai quasiment jamais d'inspiration, travailler sans sujet imposé m'est difficile.
Cependant, je pense être dans la même situation que beaucoup d'étudiants en journalisme/communication/relations publiques... Avoir un blog est tellement commun qu'il est nécessaire d'en avoir un en tant que carte de visite virtuelle afin de se présenter plu largement que sur un curriculum vitae d'une page. Le projet est voué à l'échec, mais je continue d'espérer que par la force des choses, cela finira par être un avantage.

Ou qu'en cas d'amnésie complète, j'aurai un moyen de me souvenir à quel point j'aimais être odieux par le passé.

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